
Région : Provence-Alpes-Côte d'Azur Languedoc-Roussillon
Située stricto sensu entre les deux bras principaux du delta du Rhône et la mer Méditerranée, la Camargue est un espace de terre d’environ 86.000 ha.
On peut l’étendre à l’est jusqu’à la plaine de la Crau, à l’ouest jusqu’à Aigues-Mortes et au nord jusqu’à Beaucaire. Ainsi définie la Camargue correspond à la plaine deltaïque (150.000 ha) et s’étend sur les départements des Bouches-du-Rhône et du Gard.
On distingue :
- la Grande Camargue, entre les deux bras du Rhône (entre 0 et 5 mètres) ;
- le Plan du Bourg, à l’est du Grand-Rhône (entre 0 et 5 mètres).
- la Petite Camargue Saintoise
- la Camargue gardoise à l’ouest du Petit-Rhône (altitude moyenne : 0 à 1 mètre) ;
En son centre se trouve l’étang du Vaccarès. Et la partie située le long de la mer est bordée d’étangs salés.
Une terre de paradoxe
Zone humide méditerranéenne, la région est connue mondialement pour son extraordinaire richesse écologique.
Près de 5 700 espèces ont été recensées dont 1/5ème d’espèces végétales. Parmi celles-ci 489 espèces, dont la moitié d’oiseaux, présentent un intérêt patrimonial et 15 espèces animales sont considérées comme menacées à l’échelle mondiale.
Un delta gagné sur la mer
Fruit du dépôt des alluvions du Rhône, la Camargue est un territoire de vastes étendues ouvertes, d’altitude faible à nulle, qui repose sur une nappe phréatique salée, dont les concentrations en sel sont par endroit plus fortes que celles de l’eau de mer.
Soumis à un climat aride, battu par les vents
Le climat est de type méditerranéen et venté : Les températures sont presque toujours positives mais avec des écarts, journaliers et annuels, importants : l’été est chaud et sec, l’hiver rude et humide. Les précipitations annuelles sont relativement faibles et concentrées en hiver.
L’ensoleillement y est important, en nombre de jours et en intensité.
Les vents sont fréquents – plus de 200 jours par an en moyenne – et parfois violents, en particulier le Mistral, froid et très desséchant.
Menacé de désertification par la salinisation
La forte évaporation estivale favorise la remontée de sel par capillarité. Ce phénomène transformerait le territoire en vaste désert salé s’il n’était l’apport constant d’eau douce par le Rhône.
Un territoire façonné par le travail des hommes
L’équilibre environnemental requiert d’empêcher la salinisation des sols et de maintenir l’équilibre entre les eaux douces et les eaux salées, pour conserver la biodiversité spécifique, rare et fragile, de ce territoire.
Un équilibre fragile reposant sur un système hydraulique complexe
Le Rhône est LA source d’eau douce, sans laquelle le territoire ne peut vivre. Depuis son endiguement, qui a commencé en 1855, le territoire continue à vivre grâce à un impressionnant maillage de canaux d’irrigation et de drainage, créé dès la fin du 19e pour la viticulture et utilisé et entretenu aujourd’hui par les riziculteurs.
Ces canaux s’organisent en deux réseaux, d’inondation des parcelles en amont (porte-eaux), et de vidange et drainage en aval (roubines). Ils permettent à l’eau douce de lessiver le sel des terres cultivées et alimentent également les milieux naturels.
Activités et productions agricoles
L’activité principale est l’agriculture, avec le riz comme culture principale dans les terres arables correspondant aux anciens marais, et des cultures maraichères et de la viticulture sur les cordons dunaires.
Les prairies humides et les sansouïres sont dédiées à l’élevage extensif des taureaux et des chevaux. Et des lagunes sont aménagées pour l’exploitation du sel.
Deux productions sont aujourd’hui protégées par un signe officiel de qualité et d’origine : le Riz de Camargue IGP et le Taureau de Camargue AOP.
Le Parc Naturel Régional de Camargue
Classée dès 1920 en Réserve Naturelle Nationale, ce territoire est aussi celui du Parc naturel régional de Camargue.